Ca coule.
Peu à peu, le gout part.
Comme si on m'enlever tout,
Tout ce qui a ce bon gout.
Ca coule.
Ce gout de victoire, ce gout de l'accomplit,
Il a disparut tout simplement,
Comme si on me l'avait volé.
Ca coule.
Tout cela n'a plus de gout,
Plus d'intérêt à mes yeux.
Je n'ai plus d'envie.
Ca coule.





Encore une nouvelle journée. J'étais levée assez tôt pour regarder le soleil se coucher. Enfin c'est plus que j'étais couchée assez tard. Mais bon, je ne suis pas ici pour parler des heures auxquelles je dors, même si je pourrais le faire. Je dors, plus de sept heures d'affilé et cela me suffit amplement. Je plains celui qui essayera de me réveiller. Une nouvelle journée donc. Je n'ai pas envie qu'elle commence. Cela fait peut être des jours que je dis la même chose que je veux pas vivre de nouvelles journées mais les choses n'ont pas changées pour moi. Je voudrais arrêter le temps. Non, je ne voudrais plus qu'il y ai de temps. Je voudrais qu'il n'y ai plus rien. Rien que moi. Je voudrais disparaître à tout jamais. Je voudrais arrêter d'avoir mal. Pourquoi est-ce que l'on m'accorde pas ce que je désire tant ? Je veux juste disparaître, ne plus souffrir, oublier. Finalement j'envie les amnésiques. Toutes leur douleur passées ont disparues. Sont-ils donc fou pour vouloir les retrouver ? Je ne comprend plus le monde dans lequel je vis. Et cela ne date pas d'aujourd'hui. J'ai perdu tous mes repères et je crois bien que je fais tout pour ne pas en trouver de nouveaux. Je veux pas remplacer ce que j'avais avant. Mais je ne peux pas le retrouver. N'est-ce pas injuste ? Je n'en sais rien. Moi je trouve cela profondément injuste mais je suis sure que d'autre sont heureux que la survie m'ait été accordée. Oh, ils ont conscience de ma douleur. Mais ils ne savent pas encore à quel point. Non, jamais ils ne comprendront l'intensité de ce que je ressens. Et je le leur souhaite bien. Que se passerait-il si l'un deux disparaissait ? Je crois qu'on a perdu assez de monde comme ça pour le moment. Mais pourquoi dans ce cas là je veux disparaître ? Je fais la seule chose que je n'accepterais pas d'eux. Suis-je si bête et si égoïste ? A ma place que feraient-ils ? Ca je ne peux pas le savoir. Ils ne sont pas à ma place, je leur souhaite de ne jamais y être. Comme ils me parlent, j'entends leur argument si logiques si propres et ça me donne envie de vomir. Car même s'ils ont raison et que je devrais arrêter, tout cela ne fait pas disparaître ma douleur. Je ne suis pas forte. Moi qui me suis toujours battu pour cela, moi qui est fait les quatre-cent cous pour dire que je ne suis pas faible, je me suis écroulée au premier trébuchement. D'accord ce n'était pas rien. Mais pourquoi ne me suis-je pas relevé comme je disais que je le ferais toujours avant ? Pourquoi est-ce que j'ai toujours aussi mal ?! Tout le monde me disait que si la douleur ne disparaît jamais totalement, on finit par plus la sentir. Moi plus le temps passe plus j'ai mal. Je n'ai de lui plus que mes souvenirs pourtant. Je suis parti de l'endroit où il avait vécu. Mais c'était lui dire adieu à jamais. J'ai mal. Je voudrais tant oublier mais je ne veux pas L'oublier. Comme c'est étrange et contradictoire dans un sens. Mais ce n'est que très simple : je ne veux pas oublier mon frère mais la douleur que son absence provoque chez moi. Je veux arrêter de pleurer le soir, je veux arrêter de faire ces rêves (je n'ai pas à me plaindre je ne les fais plus qu'endormie), arrêter de souffrir. Je veux remonter sur la route et continuer à la parcourir. J'ai laissé ma vie en suspend, je veux la reprendre. Mais je n'y arrive pas. Je ne peux m'imaginer vivre sans lui. Je ne comprend plus la vie. Je ne vois plus les gens, je ne vois plus leur sourire. Je ne vois que le vide qu'il y a en moi. Je suis devenue une enveloppe vide. Que quelqu'un la remplisse je vous en prie ! Bon, il fait bien jour, enfin on pourrait dire qu'il fait jour s'il n'y avait pas tous ces nuages qui cachent le ciel. Je déteste ce temps. Je déteste être ici. Mais bon, pour la meute je ferais un effort. Je vais aller me laver. Je sortirais surement après sauf si Jude ou Morgan me met la main dessus. D'où me vient ce besoin de solitude ? De leur compassion. Mais bon passons. J'y vais.